Ceci dit, si l'on parle "d'été" en Guyane, c'est à cause des vacances scolaires de juillet-août, qui sont les mêmes qu'en métropole, puisqu'il n'y a ici ni été, ni hiver, pas plus que d'automne ou de printemps. Il y a la saison des pluies, régie par la ZIC (rien à voir avec la zicmu, il s'agit de la Zone intertropicale de Convergence), de fin décembre à fin juin (à peu près, cette année, ça a été jusqu'en début août), puis la saison sèche de début juillet à début septembre.
Les variations de températures sont impressionnantes : on passe de 32° le jour et 22° la nuit en octobre, en pleine saison sèche, à 28° le jour et 23° la nuit en janvier, en pleine saison des pluies. (A titre de comparaison, Brest a ses maximales qui passent de 21° en août à 9° en janvier, et ses minimales de 13° à 4°). Il faut dire que la proximité de l'équateur (4,5° nord) et de l'océan, lui confèrent une certaine stabilité. Quant à la pluie, il s'agit d'une des régions les plus pluvieuses de France, avec 3700 mm de précipitations par an (Brest : 1150; Paris : 650), mais aussi l'une des plus ensoleillée, avec 2200 h de soleil par an (Brest : 1500; Paris : 1600).
Bref, il fait chaud, et l'hygrométrie est élevée : presque 90%. Evidemment, elle varie selon la saison, et le moment de la journée : elle peut n'être que de 50% en cours d'après-midi, mais elle dépasse les 90 à l'aube. En saison des pluies, elle peut être constamment à près de 100% !
On s'habitue bien à la chaleur, au bout de quelques semaines, mais on continue à transpirer au moindre effort. Sauf près des ventilateurs, ou dans les zones assez venteuses, où l'on s'évapore directement : la sueur n'a pas le temps de couler, la peau reste sèche, mais on perd quand même de l'eau. Je me suis donc enfin rendu compte de l'importance de boire de l'eau minérale : à force de transpirer, on perd des minéraux, et si l'on ne rétablit pas leur stock, on n'arrivera pas non plus à stocker de l'eau : tout ce qu'on boit s'en va directement par la transpiration. Ce qui est plutôt gênant lors d'entraînement sportifs, où je me suis retrouvé ballonné parce que j'avais bu trop d'eau, mais j'étais toujours aussi déshydraté.
Cela a une certaine influence sur la vie quotidienne : les objets métalliques, même en inox, rouillent facilement;
les denrées dites "non périssables", comme les pâtes ou le sucre, moisissent si on ne les met pas au frigo, ou dans un sachet hermétique (l'autre ennemi des aliments non protégés sont les fourmis); les vêtement doivent être aérés régulièrement pour ne pas pourrir. Les portables tactiles sont difficiles d'utilisation : après les avoir collés, même furtivement, à l'oreille (ce qui arrive encore), ils sont trempés de sueur, et les fonctions tactiles deviennent inutilisables.
Un mythe raconte même que l'électronique ne survit pas au climat... Pourtant mon ordinateur fonctionne toujours très bien (dans une pièce régulièrement aérée et climatisée, il est vrai); mon appareil photo, lui, a mal supporté une balade sur mes flancs alors que j'étais trempé de sueur : sa mise au point automatique ne fonctionne plus.
A part les moisissures, d'autres détails techniques : les plaies, même minimes, s'infectent très vite, même sur moi qui n'ai que des bons microbes; on ne peut pas faire de buée sur les lunettes pour les essuyer; la poubelle est à changer rapidement, car il y a vite un écosystème qui vient se développer dans les déchets.
Sinon, le vin rouge à température ambiante est chaud, il faut donc le mettre un peu au frigo. Par ailleurs, il paraît que les Bordeaux ne passent pas bien l'Atlantique, il vaut mieux prendre des Côtes du Rhône (je n'ai pas bu assez de vin pour vérifier).
Enfin, la Lune a un curieux comportement, que personne n'est parvenu à m'expliquer. A croire que personne ne la regarde, sauf quand elle est pleine (en effet, elle aspire les visage des gens qui ne sont pas tournés vers elle à ce moment).
Normalement, le croissant de Lune a ses pointes tournées vers la gauche quand elle est croissante, et vers la droite quand elle est décroissante, dans l'hémisphère nord. Et inversement dans l'hémisphère sud. Le principe étant que ses pointes regardent toujours vers l'ouest quand elle est croissante.
En Guyane, les pointes de la Lune regardent parfois vers le bas, puis vers le haut, ça n'a rien à voir avec son cycle, et ça tourne au cours de la nuit. A croire qu'elle se moque de nous.
Ce n'est pas moi qui ai pris cette photo
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