Le boulot



Non, je ne passe pas mon temps à prendre des photos et à manger des mangues. De temps en temps, je vais bosser.
   
  
Je travaille à la clinique St-Paul. Le chef décorateur a des goûts très sûrs.
 

La clinique était auparavant tenue par des bonnes soeurs. Elles ont lâché la clinique, prient maintenant dans des bâtiments juste à côté, mais leur empreinte reste bien présente dans ce pays très croyant. En arrivant, on voit ce petit panneau :


Le hall d'entrée rappelle à qui le lieu est dédié :

 

Et l'on trouve quelques marques, à travers la clinique, auxquelles il ne faut surtout pas toucher :

 
  
 
Il y a également des feuilles de prière qui sont systématiquement disposées dans les chambres des patients, et dont la lecture est assez effrayante.

Bref, le sens de l'accueil est toujours présent :
 

Il y a une chose de bien : aucune horloge dans l'établissement n'indique la même heure. On est donc forcément à l'heure de l'une des nombreuses horloges de la clinique.

  
Les tenues de travail sont à usage unique. En effet, il coûte trois fois moins chers de fabriquer des tenues en papiers, que de laver des tenues en coton. 

   
 Un beau papier auréolé qui garde la chaleur et la sueur près du corps ! 
Génial quand la climatisation ne fonctionne plus !
  
Une petite pensée pour les collègues infirmiers, qui ont une blouse double épaisseur, car la blouse blanche est presque transparente... ce qui est plutôt gênant quand on travaille en sous-vêtements sous le papier.
  
Le plaisir ultime étant bien sûr de travailler en surblouse, avec les patients qui ont des bactéries multi-résistantes : on profite encore plus de la chaleur, de la texture de la tenue qui ne respire pas, et de la transpiration qui vient au moindre effort.

Il n'y a pas que pour les blouses que la clinique est championne du papier : la paperasse prend ici une place importante, et on a parfois le plaisir de noter ce que l'on fait deux, ou trois fois, dans des dossiers que personne ne lit, parce qu'ils sont surchargés. Du coup, les informations passent parfois difficilement. Il est à noter que, d'une manière générale, les informations officielles ont du mal à circuler (ou simplement être lancées), et qu'il vaut mieux se fier aux bruits de couloir. Par ailleurs, les gens n'aiment pas les protocoles. Ils préfèrent agir selon leur coeur, même quand ils n'ont pas les compétences. Il y a donc quelques très bons thérapeutes, en Guyane, qui travaillent librement. Et d'autres beaucoup moins bons, qui travaillent librement, aussi.

A propos des collègues, je ne me sens pas trop dépaysé : la moitié d'entre eux sont Bretons. Il faut dire que nous sommes à peu près tous en CDD, et que les billets d'avion nous sont offerts. Il y a donc essentiellement des gens de passage. Et les bretons aiment bouger, et se faire remarquer.
 
Bref, certains patients ont la chance d'avoir une belle vue de leur chambre :
 
  
Voici la vue générale quand on arrive à la clinique, avec un de ses ébènes verts fleuri. Je ne l'ai pas pris au meilleur moment : ces arbres se couvrent de fleurs jaunes, pendant 2-3 jours, qui tombent et tapissent le sol, ou la pelouse. D'autres repoussent rapidement, et le cycle se répète plusieurs fois d'affilée.
  

On a aussi quelque chauve-souris qui nichent sous la tôle. Elles produisent des ultra-sons qui aident les malades à guérir, et qui fait chauffer l'eau pour le thé du matin.
 

Quelques nids de guêpes, aussi. Je suis désolé, on ne les voit pas bien sur la photo, elles sont un peu loin. Je ne connaît pas l'effet thérapeutique de leurs piqûres. Ce doit être un protocole de recherche tropicale.
 

Sinon, il n'y a pas de self au travail. Mais, pour manger le midi, si on a la flemme de préparer un tuperware, on peut aller au chinois juste en face, spécialisé dans les sauces ketchup.

Au début, je devais aller faire quelques domiciles. J'avais quelque patient dans les bidonvilles, où il n'y a (évidemment) pas de numéro de rue. Mais on a trouvé une nouvelle kiné qu'on a désignée volontaire pour aller voir tous les patients chez eux, en bidonville ou ailleurs.

 

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