ça se passe en Guyane ...

La Guyane, c'est la France, mais c'est aussi l'Amérique du Sud. Il y a les lois françaises, la culture latino-américaines et l'histoire particulière de cette région qui font que l'ont peut parfois être surpris de certaines choses.
 
J'avais déjà écrit que l'immigration n'était pas la même : au lieu d'avoir des épiciers arabes et des fast-food grecs, il y a des épiciers et restaurateurs chinois. Lorsqu'on entend une langue étrangère, c'est du portugais (le créole n'est bien sûr pas une langue étrangère : c'est un cauchois local). Et l'on croise beaucoup de gens issus des anciennes colonies, qui, pour rester en France, ont préféré aller en Guyane, car le climat est le même que dans leur pays d'origine ( notamment les Hmongs, venus d'indochine). Plein de peuples représentés, et qui restent souvent dans des communautés qui dépendent de leur origine. Les Hmongs ont leurs villages, aux soirées "métro", il y a peu de Créoles, les Brésiliens et les Haïtiens ont leurs quartiers...

Quant aux "métros" (gens qui viennent de métropole), il y en a deux sortes : les Bretons, et les autres. Pour les reconnaître, c'est simple : les Bretons disent spontanément qu'ils viennent de Bretagne, les autres, quand on leur demande, répondent qu'ils viennent d'un peu partout. Et plus ce "partout" sera proche de Paris, plus leur réponse sera floue.

Bref, voici quelques photos de la particularité guyanaise.
  

 

Les Guyanais sont fiers de pouvoir promener partout leurs oiseaux chanteurs, les picolettes,

pour qu'ils apprennent de nouveaux sons

  

 

 La trace d'une tortue luth qui a rejoint la mer avant le lever du soleil

  

 

 Le parapluie est toujours utile :
il protège aussi bien de la pluie que du soleil
  
 

  On ne peut pas se tromper :
il est bien midi
 

L'office de tourisme ouvre en même temps que les musées,

c'est-à-dire tous les jours de 9h à 17h, sauf les samedis, dimanches, mercredi après-midi et jours fériés

inutile de dire que les locaux peuvent difficilement en profiter

  

Bien que ce ne soit pas particulièrement tentant,

   

 la mairie rappelle qu'il est interdit de se baigner dans la mangrove
  
 

  Beaucoup de voitures brûlées en bord de route
 

 

 Dans certains restaurants brésiliens, on peut manger au kilo

(et bien gras, parait-il)

  

Nous sommes en Amérique du Sud, et la population locale est très croyante. Et l'on ne risque pas de l'oublier.

  

 

Dans la rue...

  

 

  Dieu n'aide en tout cas pas à éviter les fautes d'orthographe

  

 

 Dans les magasins chinois...

 

 ... les grandes surfaces...

    
 

 ... et dans la jungle.

  
Le christianisme s'exprime ici sous toutes ses formes, même les plus radicales. Evangélistes, témoins de Jéhovah, et j'en passe car je ne les connais pas tous, de ces croyances où l'on n'a pas le droit de manger des crevettes, ou de faire des transfusions sanguines.

 

Les témoins de Jéhovah ont pignon sur rue

 

  

Je ne l'ai pas prise en photo, mais la radio ici n'est pas la même non plus. Comme la population est très jeune, il y a beaucoup de stations avec les tubes qui passent "le son dancefloor", qu'on entend jusque dans les grandes surfaces. Il y a également quelques radios type "nostalgie" (Nostalgie Guyane est agrémentée de samba), et des radios chrétiennes. En prenant en charge des patients en chambre, j'ai parfois le "plaisir" d'entendre des prêcheurs véhéments en train de lire la bible avec des yeux qu'on imagine facilement exorbités. Ou de lire sur des papiers affichés dans la chambre : "Jésus, [...] merci de nous montrer le trésor caché de la souffrance chrétienne. [...] Dans un acte de charité s'étendant à la terre entière, nous t'offrons les souffrances actuelles de l'humanité."

  

Quand je dis que la population est jeune en Guyane, c'est qu'il y a ici beaucoup d'immigration, mais surtout le plus fort taux de natalité de France. La polygamie est ici tolérée, et certains collèges auraient des garderies, non pour les professeurs, mais pour les élèves qui ont des enfants (information que je n'ai pas vérifiée, mais il y a des mères très jeunes).

Sinon, comme je le disais plus haut, les gens, quand ils ne parlent pas portugais, parlent un cauchois local : le créole guyanais. Le créole, comme toutes les langues régionales, varie en fonction des régions. On ne parle donc pas le même créole en Martinique, en Guadeloupe, et en Guyane. A St-Barth', il paraît qu'il n'y a que des blancs, on ne doit pas parler créole du tout.

  

Bon, on va pouvoir maintenant faire un tour dans les rayons des grandes surfaces. Et, qu'est-ce qu'on y voit dans ces rayons ? Des trous !

  

     

  

Les Chinois vont s'approvisionner dans les grandes surfaces, parait-ils, et certains produits disparaissent brutalement et complètement des rayonnages. Et celles-ci ne compensent pas les trous dans les stocks tous les jours, ni toutes les semaines. Il faut dire que les commandes mettent du temps à venir, puisqu'elles partent de métropole.
  

 

 Quelques produits de production locale

  

Se mettre à lire les étiquettes du Géant de Cayenne peut réserver quelques surprises.

Les goûters ronds de la marque du magasin sont à 2,79 euros la pièce... ou le kilo.

  

 Les mêmes biscuits de la marque LU sont à 4,50 euros.

A l'endroit du prix au kilo, on lit le "prix à la pièce" :

s'il s'agissait du prix à l'unité, on aurait 2,25, puisqu'il y a deux paquets,

s'il s'agissait du prix au kilo, on aurait 7,50, puisqu'il y a 600g,

ne me demandez pas pourquoi on lit "15,00".

  

 Des biscuits au chocolat, à 1,55 euro l'unité, ou le kilo,

normal, c'est le produit du magasin.

  

 La marque LU n'a pas le privilège de ce genre d'étiquetage, le "prix par prix", à l'emplacement où l'on doit lire le prix au kilo, est bien de 19 euros.

  

 La marque Loacker n'a pas ce privilège non plus, le "prix au poids" indique un prix au kilo normal.

  

 Les biscuits à la figue sont à 1,79 euro le paquet,

ou 1,79 euro la pièce, à l'endroit où l'on doit lire le prix au kilo.

 

 Pour la marque Fruit&Break, pas d'erreur, on ne lit pas 1,99 euro à l'endroit du prix au kilo,

mais la vraie valeur.

  

 Et le pompon pour ce fromage, qui a un prix au kilo de 179,80 euros !
Cela en ferait sans doute le fromage le plus cher au monde.

Comme il coûte moins de 4 euros, on se dit qu'il devrait peser... moins de 2,5g.

Il faut dire qu'il n'est pas de la marque Casino